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Page:NRF 14.djvu/808

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802 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Trop tard ! Cest doux d'y penser, plus doux encore de croire que cette fin bénie pouvait effacer la malé- diction du commencement. Mais elle vient trop tard. Le plus doux encore sera d'y rêver jusqu'à ce que mon âme en meure.

(Un bruit dehors.)

La voix !... Oh ! pourquoi, pourquoi le serpent du péché se glissa-t-il dans ce paradis que le ciel avait pré- paré pour nous deux Mertoun.

(La fenêtre s'ouvre doticcment. — Une voix

basse chante :)

n est une femme pareille à la goutte de rosée, pure parmi les pures.

Son noble cœur est le plus noble, sa foi certaine est la plus sûre ;

Ses yeux sont humides et sombres, profonds comme le cœur lustré de la campanule.

Et ses cheveux, plus ensoleillés qu^une treille de vigne sauvage,

Ruissellent comme de l'or sur son cou de marbre rosé.

Ah! la musique de sa voix... est-ce le ruissellement de la source, est-ce le frémissement du chant de l'oiseau }

( Une silhouette enveloppée d'une cape apparaît à la fenêtre.)

Et cette femme a dit : « Mes jours seraient sans soleil, Mes nuits seraient sans lune, Le plaisant herbage d'avril desséché Et l'expansion du cœur de l'alouette sans mélodie, Si vous ne m'aimiez pas 1 » Et moi qui (Ah ! qu'on me donne des mots de flamme I) . Adore cette femme î

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