834 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE
GUENTJOLEN (après un temps). — Austin, restez ici avec Thorold jusqu'à te que Gérard revienne avec de l'aide, puis conduisez-le à sa chambre. Je dois aller chez Mildred.
Tresham. — Guendoîen, j'entends tout ce que vous dites : ne l'avez- vous pas entendu qui m'a enjoint de lui porter son message ? N'avez-vous pas entendu ma promesse ? Moi, et moi seul, je dois voir Mildred.
GUENDOLEN. — Elle en mourra.
Tresham. — Oh ! non, elle ne mourra pas. Je n'ose pas espérer qu'elle mourra. Ah ! Austin est avec vous ?
AusTiN. — Plût à Dieu que nous fussions arrivés pendant que vous vous battiez !
Tresham. — Il n'y a pas eu de combat ! II m'a laissé le tuer, cet enfant. Je vais vous confier son corps, à vous et à Gérard. Comme ceci. Portez-le devant moi.
Austin. — Où le porter ?
Tresham. — ■ Oh ! Dans ma chambre. Quand nous nous y rencontrerons, nous serons redevenus amis. (Ils emportent le corps de Mertoun.)
Croyez-vous qu'elle moufra, Guendolen ?
GuENDOLEN. — Où douc me conduisez- vous ?
Tresham. — C'est là qu'il est tombé. — Répondez- moi à présent. Vous qui n'êtes pour rien dans le sort de Mertoun, passerez-vous jamais de votre plein gré dans cette avenue où vous avez vu sa poitrine sur le sable ? Lorsqu' Austin et vous, bras à bras, vous promènerez dans nos vieux jardins, une ombre ne vous apparaîtra- t-elle pas sur les prairies ou dans les landes désertes — une tout autre ombre que celle qui replie et referme dans les bois leurs murmures chaque nuit ? Pourrez-
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