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LES REVUES 645

LES REVUES

UN BALLET

DE

DESCARTES

La jeune Revue de Gekève, dont on connaîtra plus loin les intentions et les méthodes, a publié dans son second numéro (Août) un ballet de Descartes qui fut dansé au châ- teau royal de Stockholm : ballet non pas inédit mais égaré et si bien égaré qu'il a fallu l'aller chercher en Suède. M. Nords- trom l'a découvert dans la bibliothèque d'Upsal. Albert Thi- baudet le présente et le critique :

La réforme de Malherbe n'a pas encore surmonté toutes les résistances, et Descartes poète écrit à la manière des poètes indépen- dants et en belle humeur du temps de Louis XIIL

... 11 est certes plus proche en poésie de Scarrou, de Théophile, de Saint- Arriand, que de Corneille, avec qui la critique lui découvre volontiers, un peu par goût de la symétrie, tant de rapports et de ressemblances.

... Et le caractère attardé de cette poésie s'accorde parfaitement chez Descartes avec le caractère de sa prose. Il m'a toujours paru étrange de voir l'histoire littéraire faire du Discours sur h Méthode une date dans l'histoire de la prose française. On doit être frappé au contraire par le caractère archaïque du style et même de la langue de Descartes. En 1656 Balzac a commencé depuis plusieurs années sa correspondance, et son stvie laisse de plus de cin- quante ans en arrière les longues phrases que Descartes a trans- posées du latin.

De toute façon, c'est une bonne fortune que la décou- verte d'un ballet sur la Naissance de la Paix ; Descartes exprime à peu près les idées de Norman Angell :

Célébrons donc celte Naissance, Et remarquons en cette Danse

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