KOTES lor
LES BALLETS SUÉDOIS, au Théâtre des Champs- Elysées.
La compagnie des ballets suédois, dirigée par le danseur lean Bôrlin, est venue offrir aux Parisiens une série de fastueux spectacles. Il est difficile d'être juste envers des entreprises de ce genre, parce que le souvenir laissé par les premiers ballets russes est encore trop vif dans nos mémoires et qu'un pareil concours de circonstances heureuses ne saurait se retrouver facilement. Quand même on remplacerait Nijinski, on ne nous rendra pas notre premier émerveillement. Ce qui fait le charme de cette nouvelle troupe, c'est une certaine fraîcheur, des visages et des corps vraiment jeunes. A côté de ce que nous .avons vu naguère, on peut lui trouver un défaut de race et d'éclat, mais quand elle veut bien oublier la littérature, elle ne manque pas d'agrément. Le Tombeau de Coupcrin, par Ravel, fut dansé sim- plement dans un fin décor de Laprade. Les jolies inventions plastiques abondent dans les Vierges folles et les traditions de la Dalécarlie y apportent une sorte de préciosité rustique. C'est dans cette voie que peut exceller Jean Bôrlin, plutôt que dans des compositions plus laborieuses, comme cet El Greco qui reproduisait avec beaucoup de soin et d'ingéniosité des attitudes, des costumes et jusqu'aux éclairages du peintre espagnol, entre- prise fort réussie à sa manière, mais âpre, tendue et, somme toute, gageure assez vaine.
JEAN SCKLUMBERGER
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��JEUX^ de Claude Debussy, au Théâtre des Champs Elvsées.
S'être réveillé à l'aurore, partir sur une route que l'on espère bien nouvelle, et partir avec la plus insouciante franchise, tout ceci n'empêchera point de méditer sur les crépuscules passés. Tâchons seulement à ce que ce soit au bon moment et sous l'enseigne de quelque Fram Gaulois, emblème pour image d'Epi- nal. Le moment est peut-être venu de préciser notre attitude devant ce qu'il fut convenu d'appeler le « debussysme » ou, plus simplement, de Claude Debussy, incontestablement le premier musicien français.
L' (c Histoire de l'Art » — en cette occasion, celle de la
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