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NOTES 3^3

Mme Deshoulières. Elle a les yeux clairs de Minerve et, de Marthe, le front sage et rassurant. Disciple de Malherbe, M. Lucien Dubech, en dépit d'une certaine chaleur d'âme, fait plutôt songer à Louis Racine et à ses honnêtes trans- ports.

Mais il V a de fermes accents dans l'Ode Rhénane qui clôt

le livre :

Les dynastes de Frauconie

Qui dans Spire sont au cercueil...

et la strophe finale :

A la poupe d'une vedette Quand tombait le jour émouvant J'ai vu passer, ombre muette Un drapeau gonflé par le vent...

Une langue sûre suffit à galvaniser un genre aussi usé que l'ode patriotique. Une République athénienne digne de ce nom ferait à M. Dubech qui professe le nationalisme intégral, la surprise de le nommer Poète-lauréat. Il aurait tôt fait d'éclipser dans cet emploi le pâle M. Fernand Gregh ; et l'on ne ris- querait plus d'entendre, sous prétexte d'honorer les morts, ces dames des Français, aux bras pléthoriques, déclamer de pompeux solécismes. R- a.-

  • *

DRAGÉES, par Jules Laforgue (Editions de la Connais- sance).

Les « inédits » posthumes ont des partisans et des adversaires. Les uns et les autres ont eu, il y a un an, l'occasion de faire valoir leurs raisons, lors de la publication des Cloportes de Jules Renard. Celle des inédits de Laforgue leur en offre une nouvelle aujourd'hui. Il nous paraît assez vain d'invoquer des principes, là où il n'y a que des cas d'espèce à examiner. Un inédit peut introduire un écrivain dans la littérature : André Chénier, par exemple, ou plus près de nous Henri Franck. Ce sont, il est vrai, des cas exceptionnels. Mais on pourrait citer des inédits qui ont ajouté quelque chose à des figures déjà connues, comme ceux de Leopardi ou de Stendhal.

Les fragments, notes et impressions recueillis ici n'ajoutent

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