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MARS OU LA GUERRE JUGÉE 547

pure, ainsi toute vie mécanisée va à la guerre mécanique dont l'excès devrait étonner. Mais étonner qui ? Il n'y a plus d'hommes. Les discours mécaniques régnent sur la violence mécanique. Et il est bien plaisant de surprendre des essais de pensée encore, qui tendent de s'élever ; mais l'inférieur tire ferme et ramène à lui. Je le vois à deux signes : d'abord à ceci que l'expression revient dans les mêmes chemins après des essais incohérents; la première difficulté et contradiction est comme un rappel à la condi- tion désormais inférieure irrévocablement. Et aussi d'après le ton irrité, comme si toute pensée, même en essai et 'esquisse, était par elle-même douloureuse. Avertissement assez clair ; il faut jouer aux cartes. Contemplez la vie privée de ceux qui veulent être l'élite ; c'est le jeu de cartes et la violence mécanique des passions. Ainsi dans la vie publique, un jeu de cartes sans aucune réalité ; et si Ton revient au réel, la guerre aussitôt.

Un homme qui porte encore la couronne, mais malgré lui elle tombe, il passe son temps à la remettre de travers sur sa tête, cet homme, donc, disait que la cause des guerres, c'est l'ennui. Mais la cause de l'ennui ? Cela ne peut être -que le silence et l'abdication de ce qui est humain devant ce qui est animal et sera finalement mécanique. Abdication dans le cercle et en chacun. Et considérez qu'en une mécanique à visage humain il y a invincible apparence de fermeté et de courage.

��DE LA POLEMIQUE

Il y a un genre de pensée, sur la guerre, qui détourne et fatigue. Et c'est là que les Politiques veulent toujours nous ramener. « La question n'est pas de savoir si la Guerre est ceci et cela, belle ou laide, mais bien de décider si l'on pouvait choisir, et si l'on pourra choisir. On se défend comme on peut et non pas comme on veut. » Un Char-

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