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6 LE CARNET DES EDITEURS

Claude Farrère : LA PEUR DE M. DE FIERCE '. Un volume in-8 raisin, tiré à nombre limité sur chine, japon et vélin pur fil Lafuma, orné de bois originaux de Walhain.

Ce conte si vivant de Farrère méritait d'être aussi dignement présenté et cette rencontre de l'écrivain et de l'artiste aura bien servi le héros de cette histoire fantastique.

La Peur de M. de Ficrcc est-elle un simple conte ou la glori- fication de la drogue magique dont la vertu exalta chez M. de Fierce l'hérédité militaire endormie dans son sang ? Peu importe ! M. de Fierce, après avoir longtemps témoigné de l'éloignement pour le danger, mourut comme un preux, d'une manière aussi glorieuse qu'inattendue.

L'on pouvait redouter la gravure sur bois pour illustrer un épisode situé en plein xviip. Les graveurs ont tant abusé du large trait ! Ce genre rustique... et facile est à la mode aujour- d'hui, mais si c'est le premier mot de l'art, il n'en est pas la perfection.

Walhain a rénové la manière des anciens maîtres. Son prin- cipe est que nul détail ne doit être sacrifié au buis mais que la matière doit obéir à l'artiste.

Les premiers états que nous avons pu admirer seront une vraie révélation pour les bibliophiles. Aucun autre livre d'art ne pourra, par la beauté des gravures, égaler ce livre et les fervents de Farrère rendront un hommage reconnaissant à son interprète.

Léon Rouillon fut le pi'emier qui salua Farrère du titre d'écrivain classique après que celui-ci eut fait sa profession de foi : (f Sophocle, Racine, La Bruyère m'avaient enseigné le dédain des modernes et de leurs procédés. Le romantisme et le naturalisme m'irritaient pareillement. »

Aussi bien les éditeurs ont-ils eu raison lorsque, méprisant tout art moderne, ils ont encadré ce chef-d'œuvre du maître dans un décor inspiré du sentiment classique le plus pur.

��I. Les éditions « Gallus «, 15, rue de Vcrncuil, Paris (Vile).

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