Page:NRF 16.djvu/795

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

LE CARNET DES ÉOITEURS 7

WooDROw WiLsox : HISTOIRE DU PEUPLE AMÉRI- CAIN. Traduit par Désiré Roustan, professeur de philosophie au lycée Louis-le-Grand. Préface de M. Emile Boutroux, de l'Académie Française. Ouvrage ;,

orné de 30 planches hors texte reproduisant les por- traits des Présidents des Etats-Unis d'Amérique. Deux volumes (en 13 livraisons) ou deux volumes reliés. '. •' '

Nous nous intéressons tous à la personnalité de celui qui tenta d'être l'arbitre du monde. Depuis son échec éclatant beaucoup le traitent de rêveur chimérique. Ce livre nous le révélera « idéaliste positif », ainsi que le définit E. Boutroux dans son éloquente préface. Nous le verrons étudiant les faits avec patience, afin de découvrir en eux un enseignement pratique pour l'avenir. C'est l'histoire des peuples qui doit guider leur destinée. Et nous comprenons que celui qui cherchait ainsi à dégager l'dme des faits ait tenté de dicter la loi au monde. Mais nous voyons aussi une des raisons de son échec : Combien il est et veut demeurer américain. — Ce terme « américain » vague pour un grand nombre d'entre nous, il va le précisant dans chacune de ses pages.

Le peuple américain se trouva intimement mêlé à notre vie, ,^A

mais si subitement qu'après l'avoir ignoré, beaucoup le mécon- ^*

nurent, et souftrent de le sentir redevenir lointain. Wilson le fait vivre devant nous ; nous le voyons naître ; organisme de plus en plus complexe, mais acquérant peu à peu une unité de plus en plus profonde, de plus en plus capable d'attirer des éléments contraires et de les unir sans les fondre — de mettre i

les facultés positives au service des tendances idéalistes — i

d'essayer de donner corps à des rêves. I

La guerre et surtout la difficile élaboration du traité de paix nous ont montré combien les peuples s'ignoraient.

Une telle ignorance serait à présent criminelle. Nous le savions, Boutroux nous le redit, les peuples pour travailler ensemble doivent se connaître et se comprendre.

Un tel livre nous fait connaître et comprendre intimement l'Amérique. Notre sympathie pour elle grandit en s'éclairant. Nous ne nous cherchons plus, elle et nous, nous nous sommes trouvés, nous savons que nous pouvons aller de l'avant, la main dans la main, vers le même but.

JEAN DES BON'XEFEUILLES I. Aux éditions Bossard, 43, rue Madame.

��^^,

^

�� �