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104 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Toulouse avaient suffi pour bouleverser et enchanter ainsi Lar- baud, intrépide explorateur de la littérature mondiale. Ne nous en étonnons pas. Levet orientait définitivement Larbaud vers ses Poèmes et on peut le tenir pour le précurseur de Barnabooth, du Calumet d'André Salmon, de Paul Morand, de Biaise Cendrars, de Mac Orlan, mais, Larbaud excepté, aucun de ces poètes épris de voyages, d'aventures et d'humour ne l'a connu.

Ce précurseur, il ne l'a été que dans ses Cartes Postales. Ses premiers poèmes habiles, mais peu personnels ; son Drame de l'Allée verlainien n'en laissaient rien prévoir. Le Pavillon, tout imprégné de Mallarmisme, annonçait déjà plus d'originalité. Quant aux Cartes Postales, elles nous charment encore, si elles ne nous étonnent plus. Citons la première :

L'Armand-Béhic (des Messageries Maritimes) File quatorze nœuds sur l'Océan Indien... Le soleil se couche en des confitures de crimes. Dans cette mer plate comme avec la main.

— Miss Roseiuay, qui se rend à Adélaïde Vers le Sweet Home au fiancé australien, Miss Roseway, hélas, n'a cure de mon spleeti ; Sa lorgnette sur les Laquedives, au loin...

— Je vais ttte préparer — sans entrain ! — pour la fête De ce soir : sur le pont, lampions, danses, romances

(Je dois accompagner Miss Roseway qui quête

— Fort gentiment — pour les Jami lies des marins Naufragés .'). Oh ! qu'en une valse lente, ses reins A mon bras droit, je l'entraîne sans violence

Dans un naufrage où Dieu reconnaîtrait les siens...

BENJAMIN CRÉMIEUX

  • *

LA ROMANCE DU RETOUR, par Jean Pellerin, avec un portrait de l'auteur par Raoul Diify (Editions de la Nouvelle Revue Française).

C'est dans le rythme des strophes du Paris ridicule de l'infor- tuné Claude Lepetit et dans le rythme de Ménard écrivant à

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