Page:NRF 17.djvu/121

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

NOTES 115

��* *

��AINSI VA TOUTE CHAIR, par Samuel Butler, traduit par Valéry Larhaud (Editions de la Nouvelle Revue Fran- çaise).

Ainsi va toute chair parut en 1903, un an après la mort de Butler. Il l'avait commencé vers 1870 et y travailla assez régulièrement durant les quinze années suivantes, sans inter- rompre ses autres travaux, puis il le laissa reposer, pensant le reprendre plus tard. Avant de mourir, il put encore exprimer à son ami R. A. Streatfeild le désir qu'il avait que le livre fût publié. On ne retrouva pas les chapitres 4 et 5 dans leur état définitif, mais diverses notes et lettres où des corrections étaient indiquées permirent de mettre au point les brouillons.

Il semble que, pour apprécier toute l'importance, l'irrespec- tueuse brutalité et le sarcasme de cette œuvre singulière, il faille se placer strictement au point de vue anglais et la lire comme eût fait un contemporain. C'est, en somme, un roman historique dont certaines pages perdent une part de leur intérêt à n'être pas comprises ainsi. Butler s'en rendait bien compte, et souvent, dans son récit, l'on rencontre des phrases telles que : « Cela se passe autrement, de nos jours », ou : « Que le lecteur n'oublie pas qu'à cette date... » En effet, la chronique des Pontifex, qui commence à la fin du xvnF siècle, est censée avoir été écrite en 1867, sauf le dernier chapitre, ajouté en 1882. Elle nous raconte la vie de George Pontifex, l'éditeur, fils de John Pontifex, charpentier, greffier de sa paroisse, organiste et dessinateur, de son fils Théobald qui entra dans les ordres, de son petit-fils Ernest qui fit de même, et en sortit, et, subsidiaire- ment, de toute leur famille. — 11 n'est question, de bout en bout, que de choses vues, entendues, senties et notées sur place, presque pas transposées. Certains personnages ont été identifiés le plus aisément du monde, aussi Butler savait-il que ce livre ne paraîtrait qu'après sa mort. Même pour un détail d'importance secondaire, il avait grand'peine à changer quelque chose à son souvenir clair et minutieux. ■ — On lit dans ses Carnets :

Il m'en a coûté beaucoup de faire jouer à Ernest Poniifex du

8.

�� �