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KOTES 2 T 7

Sylvain Briollet à Paris. Ces suites ne sont pas toujours heu- reuses. Ni Claudine, ni M. Bergeret n'ont gagné à quitter la province. Et peut-être Paris sera-t-il pour Sylvain et son peintre un milieu moins agréable et moins complaisant que l'Anjou.

ALBERT THIBAUDET

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��MADEMOISELLE DE LA RALPHIE, par Eugène Le Roy (F. Rieder).

Ceux qui ont goûté Jacquou le croquant, Les gens d'Auhcroqiie, L'ennemi de la mort, ces romans d'un type un peu uniforme mais d'une substance très originale, ne liront avec pas moins d'in- térêt le dernier ouvrage de M. Eugène Le Roy. Ils y trouveront les mêmes qualités : des personnages au caractère vigoureuse- ment marqué ; des situations dramatiques très simplement ame- nées ; un dénouement tragique, voire sans pitié, qui frappe l'esprit du lecteur.

Il est peu de sujets plus audacieux que celui de Mademoiselle de la Ralphie : c'est la lutte, chez une jeune fille noble, entre la sensualité et l'orgueil de caste.

L'histoire se passe vers le milieu du siècle dernier. Valérie de la Ralphie est née dans un castel du Périgord, aux confins du Massif Central. Cette région est le décor de presque tous les livres d'Eugène Le Roy. C'est là que lui-même vécut ; et son talent un peu rude, sa conception assez sombre de la destinée humaine, son jugement de partisan, trahissent l'influence de ce pays relativement sauvage, où la vie est difficile et où le sou- venir des luttes religieuses persiste.

Valérie de la Ralphie a, dit-on, du sang royal dans les veines. Son grand-père a épousé la fille naturelle d'une demoiselle du Parc-aux-Cerfs ; et le menton gracieux de Valérie, ses beaux yeux bleus, son admirable nez à la Bourbon, son air de fierté royale, font songer aux portraits du Bien-Aimé. Sans doute a-t-elle hérité de cette double ascendance, le sentiment qui lui présente le mariage comme une mésalliance ou un esclavage insupportable, et l'instinct qui, d'autre part, la pousse irrésisti- blement vers l'homme.

Ayant pris un amant, Damase Vital, d'humble naissance mais dont la mâle beauté l'a fascinée, elle le blesse si cruellement

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