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III

La douceur de voguer sur l’océan de l’immortelle vie m’a délivré de toutes vaines questions.

Comme l’arbre est dans la graine, ainsi tous les maux sont dans les vaines demandes.

IV

Quand enfin tu as trouvé l’océan du bonheur, ne t’en va pas assoiffé.

Réveille-toi, fou que tu es ! la mort te guette. Ici est l’eau pure devant toi. Bois-la à perdre haleine.

Ne poursuis pas le mirage, mais aies soif de nectar.

Dhruva, Prahlad et Shukadeva en ont bu ; Raida en a goûté.

Les Saints sont ivres d’amour, c’est d’amour qu’ils ont soif.

Kabir dit : « Écoute, mon frère ! le repaire de la crainte est brisé ;

Pas un instant tu n’as regardé le monde face à face.

Avec la fausseté tu tisses ton esclavage ; tes paroles sont pleines de tromperie.

Avec le fardeau de désirs dont ta tête est chargée, comment pourrais-tu être léger ? »

Kabir dit encore : « Garde en toi la vérité, l’esprit de sacrifice et l’amour. »

V

Qui a appris à la veuve à laisser consumer son corps sur le bûcher de son époux défunt ?

Mais qui a appris à l’amour à trouver sa joie dans le sacrifice ?