HYMÉNéE ! 45
Scène XV
Quel homme digne d'estime ! A présent, je le connais bien. Il est difficile de ne pas l'aimer. Il est modeste, il est raisonnable. Oui, son ami a dit vrai. Je regrette seulement qu'il soit parti si vite ; j'aurais aimé l'écouter encore. Comme il est agréable de causer avec lui ! Et ce qu'il y a surtout de bien, c'est qu'il ne parle pas pour ne rien dire. J'aurais voulu lui glisser moi aussi quelques mots gentils, mais, je l'avoue, j'ai eu peur. Mon cœur s'est mis à battre très fort. Quel excellent homme ! Il faut que j'aille raconter tout à ma tante. (Elle sort.)
Scène XVI
Kotchkariov. — Pourquoi voulais-tu rentrer chez toi ? Quelle absurdité !
Podkolièssine. — Et pourquoi resterais-je ici ? Je lui ai dit tout ce qu'il fallait.
Kotchkariov. — Alors tu lui as ouvert ton cœur ?
Podkolièssine. — C'est la seule chose que je n'aie pas faite.
Kotchkariov. — Elle est bonne, celle-là ! Pourquoi ne l'as-tu pas fait ?
Podkolièssine. — Comment veux-tu que de but en blanc, on dise tout d'un coup : Mademoiselle, laissez-moi vous épouser !
Kotchkariov. — Alors de quoi diable avez-vous parlé toute une demi-heure ?
Podkolièssine. — Nous avons parlé un peu de tout ;