CHRONiqUE DRAMATIQUE
��Odéom : L'Eternel amour, pièce en 4 actes et 6 tableaux, de M, Bureau-Guéroult. Partition inédite de M. Félix Fourdrain.
Gymnase : Petite Reine, comédie en 3 actes, de M. Albert Willemetz, d'après Ouinney's, de M. H. A. Vachell.
Théâtre des Arts : La demoiselle de magasin, comédie en 3 actes, de M. François Fonson.
Théâtre du Vieux-Colombier : La Fraude, drame en 4 actes, de Louis Fallens. Au petit bonheur, comédie en un acte, de M. Anatole France.
Antoine déchaîné, par René Benjamin.
J'ai eu de la chance. J'ai commencé la saison avec une bien belle pièce. C'est l'Eternel amour, à l'Odéon. Elle se passe en Norwège, tout comme une pièce d'Ibsen. C'est toute l'imitation que l'auteur s'est permise. Dans l'ensemble, à peu de chose près, un vrai mélodrame, comme j'imagine qu'on en voyait autrefois dans les théâtres du vieux boulevard du Temple. Encore y avait-il, dans ce temps-là, tout à côté de ces théâtres, et rachetant leur art grossier, les Funambules avec Deburau. Aujourd'hui, plus on va au théâtre, plus on voit de pièces de nos auteurs dramatiques actuels, plus on regrette ces merveil- leux artistes qui savaient tout exprimer sans dire un mot. Le sujet de l'Eternel amour ? Un homme aime une femme, que son frère aime également et qui est aimé d'elle. Il la lui cède. A peine marié, le jeune homme, volage et aventureux, la trompe et la délaisse le soir même qu'elle met au monde leur enfant, ce dont elle meurt. Nous retrouvons ensuite cette enfant, une fille, devenue grande, et, dans toute sa personne, tout le portrait de sa mère. Le jeune homme généreux qui l'a recueillie et élevée sous son toit devient amoureux d'elle comme il l'a été de la
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