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LE CAMARADE INFIDÈLE

��Première Partie (suite) '

��V

��Se méfiant des bancs établis sous les fenêtres, Vernois propose une promenade, mais à condition que Clymène fasse choix de la route. Elle prend par la main le plus jeune de ses garçons et désigne le vieux chemin qui, remontant le cours d'un ruisseau, s'enfonce dans les terres.

— C'est vrai, dit-elle avec plus d'enjouement que jus- qu'alors il n'en a remarqué chez elle, vous n'avez rien vu du pays. Et le plus prodigieux c'est que vous semblez y être venu sans connaître personne, alors que vous pouviez choisir entre cent lieux plus séduisants.

Il affirme qu'il est sensible aux noms des endroits et que celui-ci l'attirait.

— Si donc ses trois syllabes avaient été différentes, je n'aurais jamais su, dit-elle, que la fidélité au souvenir, si naturelle à nous autres femmes (ne riez pas ; disons : à grand nombre de femmes) mais qui n'est guère chez nous qu'une faiblesse de plus — que cette fidélité pût prendre une forme virile et raisonnée. Car ce que je crois dis- cerner en vous (je suis bien hardie de vous interroger

• I. Voir la Nouvelle Revue Française du i^r avril.

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