Aller au contenu

Page:NRF 18.djvu/674

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

668 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Tantôt, à même Fonde et sa fuite indolente,

N'ayant, sayis autres soins. Que sa blancheur native aux nymphes ressemblante

Et moi pour seuls témoins,

Je la voyais se fondre et tantôt transparaître

Au soleil de nouveau, Puis, s' évanouis sajit, l'instant d'après renaître

De son glauque berceau,

Ou bien droite, et son corps supportant tout entière,

Sur sa pointe élancé. Sa beauté tout ensemble et noble et familière

A son orteil dressé.

Mais lorsque, de plus près, pour la sentir pressée

Et souple entre mes doigts, J'eus, vers ses jeunes flancs, dans le vide avancée

La moitié de mon poids,

Au lieu de ramener l'enfantine sirène

D'en bas contre mon sein, Rien qu'un peu d'eau, mêlé d'un peu d'herbe incertaine,

Me resta dans la main.

Rien n'avait retenu ses traces expirées

En invisibles jeux. Ni cette joue étroite et ces boucles dorées.

Ni l'aT^iir de ces yeux.

Ni cette lente épaule, et ces lèvres muettes

Dont la tendre langueur, Comme un baiser gonflé de larmes toutes prêtes ,

S'enfonçait dans mon cœur.

�� �