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lever, mais Clymène est accourue. À genoux auprès de son fils, elle le couvre de baisers :

— Ne crois pas ce qu’il te dit. S’il t’aimait véritablement, il sait bien qu’il pourrait te revoir ici… J’aurais soin qu’il ne me rencontre pas, puisqu’il ne peut plus souffrir ma présence…

Vernois veut la forcer à se taire :

— Ne jouons pas cette affreuse comédie.

— Que faisons-nous d’autre depuis trois mois ? Mais il vous fallait ce coup de théâtre et vous avez eu le sang-froid…

— Il était lâche et fou de venir. Je ne me le pardonne pas. Mais le sang-froid, hélas !… Dix fois en une heure j’ai tout remis en question.

— Pour augmenter l’honneur de votre victoire, car lorsque votre amour-propre est en jeu…

Il riposte avec colère :

— L’amour-propre d’un homme échoué sur le bas de votre escalier !

— Alors que direz-vous de moi qui suis à vos genoux ?

— Mais, mon amie, si je prenais au sérieux ce que vous disiez tout à l’heure…

La parole lui est coupée par Antoine. Ils ne se sont pas aperçus que le petit, se coulant à terre, s’est échappé de leurs bras. Il vient se rasseoir, enlaçant sa mère :

— Maman, n’ayez donc pas peur… Maintenant il ne peut plus partir.

— Chéri, tu ne le connais pas…

Malgré une larme qui n’a pas encore séché sur sa joue, l’enfant la regarde avec assurance et malice. Elle ne peut s’empêcher de s’écrier :

— Pourquoi dis-tu cela ?… Qu’est-ce qui te le fait croire ?…

Le petit ménage son effet :

— Où est son chapeau ? dit-il enfin.

Vernois demande :