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FINALE DE SIEGFRIED ET LE LIMOUSIN 58 1

plus régulière que son commencement. — Est-ce que cela se fait, me demandait-elle, quand je voulais lui mettre trois oreillers au lieu de deux, ou lui lire quelque livre nou- veau ? L'idée d'une mort conforme aux usages établis l'ef- frayait moins. Tous ces personnages licites et légitimes qui allaient et venaient autour de son lit, non insoumis, non polygames, à métiers clairs et définis, la flattaient dans son mal. Le curé d'Oberammergau vint la voir, puis le pasteur, puis le rabbin. Elle déplorait d'avoir à choisir une religion au moment où trois s'offraient si aimablement comme on déplore une triple invitation pour le même soir, et décidait d'être enterrée selon le rite qui permettait l'assistance et la présence des deux autres. Au fond, elle eût voulu être en règle aussi avec la religion musulmane, la religion hin- doue. Elle me demandait sur Bouddah les renseignements qu'elle eût demandés sur un employé d'état-civil, s'il était impitoyable, s'il était beau. Elle était tourmentée seulement de la tristesse et de l'incertitude de Forestier. De sorte qu'un soir je fus amené à lui dire qui il était. Elle en fut toute heureuse. Non point qu'elle eût éprouvé moins de sympathie pour lui s'il était né dans une ville étrangère, mais être Hongrois, ou Bulgare, ou Lithuanien ne lui semblait pas une situation en aussi parfaite conformité avec la vie régulière et avec le code qu'être Français.

« Tâchez qu'il s'inscrive à Belleville, me dit-elle. Tout lui sera aisé. Le jour de mon mariage le maire de Belleville n'a lu tout haut ni mon acte de naissance, ni mon âge.

Il fut convenu que Kleist, dès qu'elle pourrait rentrer en France, nous accompagnerait. Elle le lui fit promettre. Depuis la révélation de Zelten, je n'avais reçu aucune let- tre de la Consul, aucune visite de Schmeck, et Eva s'était résignée.

— Mon cher Kleist, disait Geneviève, ce n'est vraiment pas de chance de voir mourir ainsi sans raison la première Française que l'on rencontre. Si vous raisonniez comme l'Anglais qui vit la femme rousse de Boulogne vous nous

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