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L'IMAGE DE LA GRÈCE.

Pour évoquer les clairs paysages de Grèce, pour croire encore à la lumière sous notre ciel cimmérien où Moréas ne reconnaîtrait pas

Le plus beau ciel du monde après celui d' Athènes,

aux descriptions que l'âge a pâlies, il nous faut ajouter des témoignages plus explicites et plus récents. Bien à propos, Georges Ancey nous offre son Athènes couronnée de violettes, et Louis Bertrand, La Grèce du Soleil et des Paysages. S'ils ne prétendent point, sans doute, avoir vu plus grand ni plus juste que le vieux Chateaubriand, ils ont sur lui ce privilège de pouvoir nous dire : “Hier encore, j'étais là !” Tous deux, sans plaindre leur fatigue, ont fait quelques pélerinages trop négligés des voyageurs. Ancey a suivi l'âme de Virgile aux fraîches gorges de Tempé ; Bertrand, en l'honneur de Pindare, a visité la plaine vermeille de Béotie et les forêts du Cithéron ; puis il a découvert, à la pointe nord de l'Eubée, “un bocage d'idylle, une prairie des Nymphes,” un de ces paysages de Poussin que notre goût proclamait vrais, même quand notre esprit les déclarait