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Page:NRF 1909 11.djvu/76

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412 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

impossible que Vètat politique de la Terre de Feu puisse s"* amé- liorer tant quil naura pas surgi un chef quelconque^ armé d^un pouvoir suffisant pour assurer la possession des progrès acquis... "

Je sens si bien que si vous aviez observé le contraire, vous l'auriez écrit tout de même, ô grand homme de bonne foi !

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  • *

��Rue Godot de Mauroy où nous passions hier soir, on entend crier, du fond de la rue : Au voleur ! — Au loin nous distinguons courir le tablier blanc d'une petite bonne de bar, et galoper vers nous une grande maigre silhouette efflanquée. Un garçon boucher surgit près de nous et, comme le voleur allait nous dépasser, d'un coup de bras le fauche à terre ; il croule juste au ras du trottoir, à nos pieds. Il gémit :

— Ah ! vous m'avez fait mal. — Il veut se relever, tout boueux ; est aussitôt saisi par trois gaillards qui font geste de l'assommer ; mais d'autres interviennent, car déjà un rassemblement s'est formé :

— Laissez-le donc tranquille !... Non ! non, ne tapez pas...

Une grosse mulâtresse est accourue, qui m'a tout l'air d'être l'ancienne maîtresse de X :

— C'est mon portemonnaie qu'il a pris. Je n'avais pas d'argent dedans ; mais mes clefs, que je voudrais ravoir.

Tout cela dit très dignement. Son coeur bat ; elle est essoufflée aussi d'avoir couru, mais se maîtrise. L'homme cependant répète obstinément, d'une voix morne :

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