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LE CAHIER NOIR 47 1

plus déjà contenir son mystère. Elle se mit à pleurer doucement : " Je ne me sens pas assez heureuse," dit-elle. Et moi : "Tu n'es déjà plus si loin de moi que je croyais. " Elle reprit : " Mais nous ne sommes plus seuls"... "Je ferai comme les autres " murmurai-je en m'éloignant pour lui dérober mon visage.

��*

��Je sens bien que son instinct l'entraîne, que son amour n'est plus pareil au mien. Est-ce déjà son agonie, et vais-je y assister toute ma vie ?... Hélène, Hélène, je t'appelle !

Face à face, distraits, vaincus, implorant que l'heure passe sur notre silence, sans ajouter une parole à la vie, déjà bien assez lourde. O pauvres sourires ! Abandon...

��* *

��Il y avait du soleil. Je me suis assis à ses pieds. Son visage pâle et rose incline de mon côté la claire couronne de ses cheveux. Nous nous récon- cilions... Elle a des accents nouveaux. Elle prend confiance. Elle s'élance, me serre dans ses bras, riant et disant : Je suis forte !

��*

��Deux jours de soleil ont gonflé ma chair. J'étais

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