Page:NRF 1909 12.djvu/53

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

475

��UNE BELLE VUE.

(Suite)

XIII

Notre villégiature n'avait pas été précisément reposante. On ne trouve la paix que loin des hommes. Lorsque nous fûmes rentrés à Charlemont, chacun fît : " Ouf! " Nous reprenions notre existence retirée, régulière, sans immix- tion perpétuelle d'intrus. Et mon père retrouva toutes ses habitudes, y compris celle de la maladie.

Chose singulière, une marotte chassant l'autre, il s'était, ces derniers mois, peu préoccupé de sa santé. Il semblait que le tonifiât l'air chargé d'électricité qu'il respirait. Mais ses nerfs seuls étaient de la partie. Ils se débandèrent soudain, et, retombé tout à plat, il paya chèrement sa surexcitation. Une crise de sciatique, entre autres maux, le tint au lit pendant quinze jours. Elle était la conséquence de son entêtement puéril à ne plus se promener ailleurs que sous les arbres, le haut de Longval rendu, disait-il, tout à fait intenable par suite de l'hostilité des Davèzieux. Or, quoi que prétendît maman, Longval ne laissait pas d'être humide à l'arrière-saison. Mais il appartenait à cette espèce d'hommes qui ne craignent point de souffrir pour prouver la justesse de ce qu'ils ont avancé.

Moi, cependant, sorti des lieux auxquels s'associaient de fâcheuses préoccupations, je laissais l'insouciance de mon

�� �