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224 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

stricte. Mais c'est un moyen, pas un but. Qu'avant tout, ce qui est accessoire ne tire pas à soi l'intérêt! Une pièce n'est pas un scénario d'ancien opéra, prétexte à développements musicaux, chorégraphiques ou de machinerie. Le Jules César que nous donna M. Antoine nous reportait-il dans une atmosphère shakespearienne beaucoup plus que les Othello ou les Hamlet mis en musique ? Toujours est-il qu'en son temps cette musi- que a pu plaire, tandis que quatre heures de panoramas, de tableaux vivants, de trompe-l'œil et de lanterne magique finis- sent par ennuyer même les enfants.

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��BRISSON CONTRE BECQUE.

Dans son feuilleton du Temps du 25 janvier, M. Adolphe Brisson, avant de concéder à La Parisienne le titre de chef d'œuvre, crut devoir insulter Henry Becque... Rien, dans le ton du journaliste, qui nous surprenne extrêmement. M. Bris- son avait une mémoire à venger. En appelant Becque " un gredin de lettres, " il pensa réjouir les mânes de Francisque Sarcey, son beau-père. De plus, en discréditant, par l'imputa- tion de mensonge et de calomnie, les haines vigoureuses enre- gistrées dans les Souvenirs d'un auteur dramatique, il devait rencontrer l'approbation de M. Jules Claretie dont Becque, pourtant, résuma convenablement les mérites en écrivant : " Claretie a été sans trop de peine l'un des grands faiseurs de copie de notre époque. Il a réuni tous les lieux communs avec aisance, quelquefois même avec bonheur. Il faut bien le reconnaître aujourd'hui, on a exagéré sa nullité qui est restée proverbiale. "

Sous la plume du directeur des Annales, on goûtera la saveur de cette phrase : " il conquit (hormis la richesse) tous les avantages que le métier d'écrivain peut procurer"... Becque, s'il vivait, ne se fût point embarrassé de mettre les rieurs dans son camp. Pour nous, qui ne l'avons pas connu, nous ne saurions entrer dans une discussion approfondie sur son carac-

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