Page:NRF 1909 2.djvu/32

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
138
LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE


M. DE FARAMOND, THÉORICIEN.


En abordant le théâtre, M. Maurice de Faramond prétendit y apporter avec lui, y concilier dans une synthèse originale les tendances inversement complémentaires et les acquisitions positives des écoles littéraires dont il avait pu admirer l’épanouissement et connaître le déclin. Poète, et poète fortement imprégné de symbolisme, il n’était pas, cependant, sans avoir subi le prestige du naturalisme. Il goûtait à la fois Viélé-Griffin (Phocas le Jardinier) et Émile Zola (La Terre), Francis Jammes (Un Jour) et Henri Becque (Les Corbeaux). Mais nul de ces maîtres ne formulait pour lui l’expression totale dont il était ambitieux. « Ce qui nous exaltait — a-t-il écrit dans l’ Ermitage (Septembre 1901) — ce qui en strophes sourdes montait à nos cœurs, c’était la simple vie d’autour de nous, la plus ordinaire, où nous étions, celle des autres et la nôtre ! Et le réalisme alors prépondérant ne pouvait là-dessus nous satisfaire. Impossible d’adhérer à cette confusion du réel et du vrai, à cette surprenante ignorance du Beau ". M. de Faramond rêvait d’une forme dramatique, à la fois