Page:NRF 1909 4.djvu/61

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

NOTES 375

Si nous allons ce soir au hasard de vos routes, Jardins, où nous mener ez-vous ?...

L'on se sent enfermé comme en un labyrinthe de sombres verdures où l'on marche sans avancer, sans but — et avec agrément, à condition que l'on ne soit point pressé et que l'on ne désire pas à toute force atteindre une éclaircie.

Ainsi celui qui dort, ainsi celui qui songe Se ressemblent encor, se croyant différents ; O rêve, chemin pâle et voyage apparent. Immobile départ, qui connaît ton mensonge?...

Et comme pour nous égarer davantage, le poète cherche à nous leurrer d'illogiques promesses et de fallacieuses " équivalences " :

Viens, bientôt le soleil allumant les rosiers

Sera comme un parfum dont chaque fleur divague !

La mémoire se refuse à retenir la plupart de ces vers

Dont la lune est la rime et le vent la césure.

En vain tout le long de ces poèmes on attend, on appelle quelque énergique accent. Mais certains esprits ne se rebelle- ront pas contre cette poésie recueillie et brumeuse qui les enferme comme en une chambre de mirage :

Dont l'intimité claire est un doux paysage Où la lampe étendant son grand vol transparent Soulève de la nuit sur ses ailes d'argent Et frémit sur le bord éternel d'un voyage.

J.S.

��#

  1. #

��COULEUR DU TEMPS.

Les récits que réunit aujourd'hui Henri de Régnier sont de date et d'inspiration diverses ; déjà le titre nous avertit que chacun d'eux, reflétant à sa manière l'état changeant du ciel

�� �