NOTES 1^9
Excès d'idées justes : c'est par là que pèche ce livre. Toutes sont sur le même plan. On en voudrait de mieux soulignées et d'autres indiquées plus rapidement. D'un bout à l'autre on ne peut qu'approuver — mais sans cette joie de retrouver soudain sa propre pensée beaucoup plus intéressante et plus riche qu'on ne l'avait soupçonnée. Rien ne s'impose à la mé- moire. Le lecteur se sent vraiment trop chez lui. — Nul doute que gardant toutes ses qualités, mais avec une autorité plus affirmée, M. Holl ne lui réserve bientôt plus de surprise et n'arrache à sa résistance une adhésion plus disputée et, partant, d'un plus grand prix.
J. S.
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FESTIVAL FRANCK AUX CONCERTS COLONNE.
La grandeur de César Franck est de n'avoir jamais dit que ce qu'il avait à dire. Il ne s'est pas douté qu'on pût jouer avec la matière sonore. Il a eu le respect de son utilité, il ne l'a employée que pour la faire servir à quelque dessein. Ce n'est pas qu'il se soit décidé à une telle probité ; mais il l'avait naturelle, étant de ceux qui ne parlent que parce qu'ils ne peuvent pas faire autrement. La récompense fut la liberté de son langage qui est la seule chose que ses disciples n'aient pas su imiter, — cette liberté qui toujours résulte d'une intention précise et de l'obligation ; comme il savait à chaque instant ce qu'il voulait dire, il n'était gêné par rien.
De cette stricte fidélité à la vertu expressive des sons, la musique de Franck tire toute sa beauté. D'abord son exacti- tude admirable. Chaque instrument entre à sa place, appelé par tous les autres, et c'est tant est naturelle son apparition qu'elle émeut. Jamais d'effet par l'inattendu. Si je tressaille, ce n'est que de sentir mon attente avec perfection comblée. Le clair discours se déroule, les paroles naissent au fur et à mesure de ce qu'il faut énoncer. Ce n'est pas que tout soit prévu d'avance ; chaque mesure au contraire est une surprise, mais elle ne surprend qu'à force de satisfaire.
De cette propriété perpétuelle découle la continuité toute
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