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��DANS L'ILE SAINT-LOUIS

��Ce n'était pas à cause de la proximité de l'Hôtel-de- Ville, où il n'était pas contraint de perdre plus de deux après-midi par semaine, que Philippe habitait l'île Saint- Louis, mais pour la solitude du quartier, la familiarité de ses boutiques, la compagnie du fleuve et des arbres : " L'air de Parts n'est pas bon pour les hommes, car il contient trop d'hommes et trop de maisons : or, nous avons besoin de grandes étendues de nature pour y respirer l'odeur des plantes et nous avons besoin d'une grande solitude pour mieux sentir notre vie personnelle."

Il demeura 5, quai d'Anjou, dans une vieille maison distinguée, avec une terrasse fleurie. Il occupait au rez- de-chaussée le petit logement tout meublé, qu'un ami lui avait prêté, en partant en voyage. Deux pièces, une chambre à coucher obscure, humide, au-dessus d'une remise, et une autre chambre au-dessus de la loge de la concierge. De la fenêtre, il voyait le quai d'Anjou, les cheminées d'un bateau lavoir, des coulées d'eau et le quai de PHôtel-de-Ville : " "Je connais sur le quai de P Hôtel-de-Ville quatre platanes bien doux. Ils vivent sur la berge où leurs quatre pieds occupent dix mètres de terre. C'est délicieux qu'on ait songé à les planter ici. C'est délicieux parce que la Seine y est douce et lisse et que la berge est

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