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228 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

rêver, le douloir littéraire, et il s'échappe d'esprit. Au cours de son voyage, il a conscience de son absence hors l'instant présent, et revient au travail courageusement. — Alternativement, toujours ces départs et ces retours. Il se fait une composition de ces forces, dans l'instant : distractions.

Ceci se complique. En plus de ce devenir littéraire qui le hante, existe l'habitude du collège : flemmer. C'est garder les aspects du travail, dans lequel on s'ennuie, et pour tuer le temps, s'occuper à toute autre chose que ce travail. C'est regarder les mouches, s'amuser de rien, faire des questions oisives, et sous tout prétexte, partir un instant. — C'est la grève de l'âme.

Donc, il s'ennuie, tortille son être, s'épand, s'étire, puis retombe douloureusement à l'ouvrage, se sentant façonner, martyriser par tout l'alentour.

Autres phases de ce martyre : Les aides, et le chef lui causent, et il est obligé de subir. Ce temps est perdu pour le contact avec lui-même.

Par politesse, il veut entendre, par habitude et plaisir il veut alors se continuer un moi littérain Là aussi, composition, dans l'instant de ces deui tendances, et indécision de lui-même. Ses réponses sont : ou spirituelles et immatérielles, comme le rêve, ou baroques comme son réel à lui. — S'instaure du dégoût pour ces causeries, qui aident à le défleurir, — et l'amour de lui-même croît: alors il retournera délicieusement dans son intimité.

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