Page:NRF 3.djvu/299

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

289

��JOURNAL SANS DATES

��Non, non ! ce n'était pas la même chose... Cette fois, celui qui disparaît, c'est un vrai. On comptait sur lui ; on s'appuyait sur lui ; on l'aimait. Et brusquement il n'est plus là.

��1

��Vers Cérilly. J'écris ceci dans le train qui m'emporte — où je cause encore avec lui. O confus souvenirs déjà ! je ne les fixais aujourd'hui, demain tout écrasés déjà je confondrais tous ensemble.

��C'est samedi soir qu'un mot de Marguerite Audoux m'apprend que Philippe est malade.

Dimanche matin je cours chez lui, au quai Bourbon ; sa concierge me renvoie à la maison Dubois ; il y est inconnu. J'apprends que trois personnes sont venues le demander la veille, qu'on n'a pu mieux renseigner que moi. — La carte de Madame Audoux ne porte aucune indication... Que faire ? — Sans doute Francis Jourdain pourra me donner des nouvelles ; je lui écris. La dépêche que je reçois de lui mardi matin m'enlève déjà tout espoir ; j'accours à l'adresse qu'il m'indique.

Au fond d'un couloir de la maison de santé Velpeau la porte d'une chambre reste ouverte. Philippe est là. Ah ! qu'importe à présent que la porte-fenêtre de cette chambre ouvre de plain pied sur un grand jardin clair ; c'eût été

�� �