298 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE
défaut d'aspect qui l'empêchait de parvenir aux honneurs, de ses échecs successifs aux postes qu'il eût voulu occuper ; — tu n'as peut-être pas été un grand écrivain, conclut-il, mais... Rien n'est plus émouvant que ce reflet naïf de la modestie que Philippe apportait à parler de lui et dont sans doute cet excellent homme fut dupe ; mais notre coeur à quelques-uns se serre ; j'entends murmurer près de moi : " il en fait un raté ! " Et j'hésite un instant à m'avancer en mon tour devant la tombe, pour dire qu'il n'appartient qu'à Cérilly de parler aussi humblement de Philippe ; que, vu de Paris, Philippe nous apparaît très grand... Mais quoi ! Philippe ne souffrirai t-il pas de cette distance que l'on apporterait dès lors entre lui et ceux de son petit village dont son cœur n'avait jamais voulu s'éloigner ?
Du reste Guillaumin prend la parole ; son discours est bref, plein de mesure et de tact, très ému. Il parle d'un autre enfant de Cérilly, parti comme Philippe, mort à trente-cinq ans comme lui, il y a précisément un siècle: le naturaliste Perron. Un petit monument sur la place, rappelle son souvenir. J'y copierai tout à l'heure cette pieuse et touchante inscription :
Perron s'est desséche comme un jeune arbre qui a succombe sous le poids de ses propres fruits.
Une autre face du monument porte un relief de bronze qui montre François Perron assis sous un palétuvier où
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