EN MARGE DU " FENELON " 6$J
sont soumises à la loi du développement graduel, elles suivent un cours ordonné. La douceur de Dieu est sa violence ; il ne brusque rien... Il a donc voulu que la révélation eût son histoire ; qu'à l'exemple de tous les êtres animés elle se développât et s'accrût avec le temps. C'est pour cela qu'il a institué son Eglise, divine couveuse chargée de féconder et de faire éclore l'un après l'autre, aux heures marquées par l'éternelle patience, tous les germes de vérité que renfermait l'Evangile.
L'Eglise a deux manières de réagir, en présence de l'hérésie : repousser ; absorber. Durant les pério- des de calme, elle tend plutôt à se relâcher de ses rigueurs défensives. Il est certain que cette dernière manière, qui fut celle plus ou moins méthodique, inconsciente parfois, de certaines époques, celle encore (très consciente) de Léon XIII, ferait bien mieux le jeu de Lemaître et de Barrés qui dès lors pourraient se laisser absorber sans douleur, et sans rien dépouiller de leur " renanisme". M. Lemaître songe qu'il y eut un temps où " les hommes les plus intelligents, je crois, du seizième siècle : Erasme, Rabelais et Montaigne," malgré toute leur libre pensée, firent bon ménage avec l'Eglise, de sorte que le mouvement de la Réforme put les laisser indifférents ; et que l'Eglise accueillait de même volontiers tous les arts, sans même trop les enrôler; et, partant, admettait, tolérait du moins maintes licences.
Oui, vraiment la religion catholique a bien
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