I08 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE
SYGNE. — Ah, qui suis-je, pauvre fille, pour me comparer au mâle de ma race ? Oui. Je le ferais.
MONSIEUR BADILON. — Je l'entends de votre propre bouche.
SYGNE. — Mais il est mon père et mon sang et mon frère et mon aîné, le premier et le dernier de nous tous,
Mon maître, mon seigneur, à qui j'ai engagé ma foi !
MONSIEUR BADILON. — Dieu est tout cela pour vous avant lui.
SYGNE. — Mais il n'a pas besoin de moi ! Le pape a ses promesses infaillibles.
MONSIEUR BADILON. — Mais le monde ne les a point, pour qui le Christ n'a point prié. Epargnez à l'univers ce crime.
SYGNE. — C'est vous qui m'avez instruit, et ne me disiez-vous pas que le pape près de périr. Dieu chaque fois l'a sauvé ?
MONSIEUR BADILON. — Jamais sans le secours de quelque homme et sans sa bonne volonté.
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