NOTES 173
tait évanouie. — Cependant les hommes bondissent à leur tour, frappés de rêve. Assauts profonds et sauvages. La joie qui les ébranle monte en eux comme un songe brutal. Elle les secoue, elle les fait tournoyer en des jeux qui imitent ils ne savent quoi de disparu. C'est ainsi qu'ils se souviennent, c'est ainsi qu'Us calment leur cœur. O musique brusque, haletante, ton ivresse est la stupeur de la mélancolie, tu es la consolation par la violence.
Couchés immobiles auprès des danses, les chefs, au fond de leur mémoire basse comme une voûte, revoient des villes.
J. R.
��CES MESSIEURS DU COMITE.
Il s'agit du Comité de lecture de la Comédie Française. Cette honorable compagnie s'est récemment signalée par une triple exécution. Elle a refusé, après récitation, trois gros manuscrits : Lm Dame à la f aulx de Saint- Pol- Roux, La Foi de M. Brieux, un Faust de M. Paul Ferrier. Il est permis de penser, en hasardant sur les noms des auteurs une respec- tueuse hypothèse, que ces ouvrages devaient entre eux différer d'assez loin. Ces différences, cependant, n'ont pas assez frappé les Sociétaires pour qu'ils jugeassent opportun de les traduire, dans leur verdict, par des considérants appropriés. Trois fois le comité rendit le même oracle. Trois fois ces messieurs se montrèrent sensibles à la " qualité littéraire '" du travail qu'on leur soumettait ; mais trois fois ils confessèrent ne pouvoir surmonter dans leur âme l'appréhension d'avoir à subvenir "aux frais considérables" qu'imposerait fatalement la mise en scène... Ah ! sagesse tardive et chèrement acquise ! Ces mes- sieurs n'ont pas oublié quelle désastreuse répercussion pouvait avoir sur les Dividendes un amour immodéré de la Poésie. Ils se souviennent d'avoir monté (avec quel épouvantable luxe !) La Courtisane de M. Jacques Arnj^eldt et La furie de M. Jules Bois. En refusant La Dame à la Faulx, ils font supporter à un
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