Page:NRF 5.djvu/186

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

l8o LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

pas une conclusion à son œuvre, mais une sorte de supplément. Or, en dépit des protestations de maints critiques, la gloire du tragique continue à participer de la gloire de Port Royal. Formé sous la discipline des solitaires, il ne s'en serait affranchi, afin de suivre l'impulsion de son génie, que pour s'y soumettre à nouveau, douze ans après et reniant alors ses tragédies profanes, pour s'épanouir — ou se concentrer — en la chrétienne Athalie^ prélude aux Cantiques Spirituels.

Quelle ample courbe ! Quel cercle bien fermé ! Quelle satisfaction pour ceux qui souhaitaient que la même harmonie eût ordonné et l'œuvre et la carrière du poète ! Que cela eût été beau, si cela eût été vrai î — Oui, certes ! elle eût paru banale la fin d'un Molière à même les planches, celle du vieux Corneille conséquent jusqu'au dernier jour avec son espagnolisme héroïque ! la fin de ceux qui n'ont sacrifié à rien leur art ! — auprès de la claustration orgueilleuse et prématurée d'un Racine " rentrant dans le Christ ". Son génie même s'en trouvait agrandi, — augmenté de tous les chefs- d'œuvre profanes dont la conversion avait arrêté la croissance : un génie, songez donc, qu'il n'eût fallu rien moins que Dieu pour vaincre ! Oui ! Racine atteignait la taille d'un Pascal — colonne double du jansénisme.

Il faut renoncer à l'apothéose. M. Masson- Forestier n'eût-il pas à peu près prouvé que la

�� �