Page:NRF 5.djvu/204

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

1^8 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Et r étroite fenêtre aux carreaux enfumés ;

Et les vases de cuivre où s allonge la flamme ;

Et surtout, accordés a l'air de ta maison

Avec tant de justesse et d'honnête raison.

Ta parole chantante, et cet accent de l'âme

Qui donne un si haut prix aux plus simples penser s.

Et je laissais en moi, le long des jours passés, A ta voix remonter ma plus lointaine enfance. Et de mes souvenirs s' éveiller l'indolence. Je retrouvais, s' ouvrant sur un plant de lilas. Une autre salle, obscure et tiède, au plafond bas. Où le soleil, avec les feuilles remuées Entre, et fait poudroyer de dansantes buées. Et, dans ce mouchoir sombre à tes tempes croisé. Dans ce geste à la fois et libre et reposé Par où tu t'essuyais les lèvres en silence. Sur tes traits embellis d'une pure bonté, Je ne sais quelle vive et chère ressemblance Dont j'avais près de toi l'esprit tout habité.

Par instants, soucieux de la nue épaissie. Nous cherchions le dehors, et, guettant l'éclaircie. Sous les branches, où perce une humide sueur. Des pruniers aux fruits bleus vernissés de fraîcheur. Nous regardions, de peur que l'orage n'éclate. Tes servantes, rentrant les gerbes à la hâte. Sous ton ordre activer leur travail et leurs bras. Mais le ciel menaçait toujours, et, sur tes pas.

�� �