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Page:NRF 5.djvu/246

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240 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

qui si souvent êtes venue prendre la nourriture céleste entre ses mains.

(Silence)

SYGNE (Avec un sourire amer qui s'accentue peu à peu). — ... Si sainte ?

MONSIEUR BADILON. — Et quel plus grand amour y a-t-il que de donner sa vie pour ses ennemis ?

SYGNE (Sourire).

MONSIEUR BADILON. — Est-ce que vous ne vous êtes pas jetée au devant de votre époux pour le couvrir ?

SYGNE, presque indistincte. — Trop bonne. . .

MONSIEUR BADILON. — La mort .? Que dites-vous }

(Il se penche sur elle)

SYGNE (Elle agite les lèvres).

MONSIEUR BADILON. — «Une chose trop bonne, pour que je la lui eusse laissée. "

Et pensez-vous connaître vos intentions mieux que Dieu lui-même }

(Silence. — Elle commence à respirer péniblement)

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