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LE LIVRE DE l'aMOUR 4O5

car on dit dans mon pays qu'il faut toujours répondre même aux cadeaux d'amour. " Et elle me regarda lentement, puis je la vis pleurer. O mes amis ! de tout le prix de moi-même j'ai acheté ces larmes, quelques larmes rieuses et claires qui n'osaient qu'à peine se montrer. Maintenant, paix, paix et silence ! joie profonde qui remplit le cœur comme l'odeur du pain chaud remplit la maison ! Laissez-moi : voici que le ciel purifié remonte vers les étoiles, et les amants qui se sont acceptés dans les larmes vont connaître leur bonheur en enten- dant le coucou chanter.

��Elle rit parfois et s'abandonne, et marche à petits pas d'enfant comme si l'air, pareil à une mère penchée sur sa fille, la prenait sous les bras pour la conduire ; d'autres jours elle se révolte, les plus beaux jours de Juin, or vierge et feu qui boule! Légère, toujours dansante, elle pèse pour- tant à mon cœur, elle l'emplit jusqu'à éclater, elle est comme le trésor dans la cave et la maison n'a été construite que pour la garder.

Elle dit : " Je t'aime trop, je voudrais me cacher le visage. " Elle parle des portraits de morts que chez elle on retourne contre la muraille, parce que de penser toujours à eux on ne pourrait plus travailler.

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