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aphorisme, et l’amalgamant assez étrangement à la sublime sonate, il écrivit, peu de temps plus tard, son roman: La Sonate à Kreutzer. "

Ceux qu’aura passionnés l’admirable roman de Meredith : " Les Comédiens tragiques ", liront avec intérêt dans la Revue Hebdomadaire du 8 avril, l’article de M. Henry Bordeaux sur les Amants de Genève (Ferdinand Lassalle et Hélène de Dœnniges), les héros du livre; on regrette que M. Henry Bordeaux ne consente à voir en ce livre qu’ "une transcription presque servile des faits alors connus. "

Dans la Revue Critique des Idées et des Livres, M. Frédéric Plessis propose à notre admiration les vers d’Auguste Angellier, figure fort sympathique au demeurant, mais dont il est bien imprudent de vouloir faire un poète. Voici quelques strophes auxquelles M. Plessis trouve " une tendance lapidaire" :

Hélas ! combien de fois j’ai déjà vu le cierge
S’allumer tristement auprès d’un cher cercueil,
Et suivi Ihuissier noir qui frappe de sa verge
Le pavé de l’église aux tentures de deuil !

Notre existence brève est une étroite berge
Et nous, des naufragés sur ce rebord décueil.
A chaque instant, un flot en prend un qu’il submerge.
Et nous nous déchirons dans la haine et l’orgueil !

Du moment que voici les vers que la Revue critique nous recommande (et parmi ceux qu’elle cite d’Angellier, ce sont les meilleurs), on ne s’étonnera plus, on se réjouira presque de lui voir éreinter Henri de Régnier et le " mauvais maître " Verhaeren.