848 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE
encore deux ans à attendre. Les prêtres anglais, vous le savez, peuvent se marier : ils ont la permission du Pape, parce qu'ils sont incontinents. En Angleterre, les messes sont bien payées. Le croiriez-vous ? dans ce pays, un prêtre, — non pas un évêque ou un canonico, mais un simple prêtre, peut se faire jusqu'à sept et huit cents couronnes par an, sans compter les cierges. Il aura tout cela, mais il dit qu'il ne veut pas demander à son père d'augmenter sa pension. Et du reste, lui et la Serena pourront vivre sans cela. Mais naturellement nous voudrions qu'il habitât chez nous. Ses quatre cent cinq quante couronnes seraient une très acceptable addition à nos deux cent quatre-vingt-six. Alors nous pourrions tous vivre en bourgeois, et vous payer à jour fixe l'intérêt deux ans.
Voilà qui est sérieux. Nous en laissons la réflexion à vous et à la Madone, et la prions, etc.
��M. Talboys à Serena Bruchi. Serena, ma chère Serena
Ne m'aviez-vous pas envoyé un mot pour me dire que vous seriez de retour à Florence dans deux ou trois jours ? Et n'y a-t-il pas déjà une semaine que vous en êtes partie ? En voici l'anniversaire. Hélas, vous ne com- prendrez pas cette expression. J'ai voulu dire la même chose que j'avais déjà dite à la ligne précédente. Mais nous autres amoureux ne savons que répéter sans cesse la même chose. Nous sommes des oiseaux en cage qui chantons et dormons sur le même bâton.
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