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inachevé ? Le cas est exactement le même pour " l’Ange dans la Maison. "

De 1853 ^ 1^63» livr^ P^r livre, " The Angel in the House " se fait et paraît. Dix grandes années d’amour, de devoir accompli, d’oeuvre faite dans la plénitude d’une virilité florissante et bien équilibrée. Des enfants naissent (Bertha, Gertrude, et (1860) Henry John, qui sera poëte aussi), et l’oeuvre grandit. Mme Meynell m’a permis de feuilleter le grand registre qui contient, surcharges et variantes, le manuscrit complet de " The Angel in the House, " de la belle écriture nerveuse et penchée de Patmore. Une note prie la personne qui trouverait ce manuscrit de le rapporter au British Muséum ; " récompense : dix shillings. " Ah ! oui : des années de médiocrité, aussi ; mais la muse et l’amour étaient là... ’

Le premier livre, sous le titre " The Betrothal " (Les Fiançailles), parut pendant l’été de 1854, dans des circonstances fâcheuses : Peter George Patmore venait ^ de publier les trois tomes de " My Friends and Acquaintance, " lançant en pleine ère victorienne cette collection d’anecdotes faites pour déplaire aux lettrés par les médisances qu’elles contenaient et au public par l’esprit qui les animait. Le nom de Patmore fut aussitôt de toutes parts couvert d’injures, le " Times " surtout l’exposant au mépris public. Le livre de Coventry pourtant, était achevé d’imprimer. Au dernier moment l’auteur se décida pour l’anonymat.

Parmi les lettrés, ce fut le grand succès que Tennyson et Aubrey de Vere, auxquels Patmore avait envoyé le

’ Le tampon d’entrée, sur l’exemplaire qui est au British Muséum, porte la date : 21 Juillet 54.