NOTES "2ï
de naguère. Tout concourt aujourd'hui à la parure de l'œuvre: l'ordre qui n'admet plus dans la trame du récit aucune brisure, le style désormais exempt de gaucheries et chargé de musi- calité, la noblesse soutenue du ton qui ne s'accommode d'aucun détail par trop réaliste ou trivial, l'addition d'épisodes et de tableaux riches de signification et de pathétique, l'appro- fondissement des caractères, enfin la subordination de tous les détails à la représentation concrète et vivante du patrio- tisme insulaire dans la personne de Dingley.
Je ne vois guère ce que, dorénavant, on pourrait reprocher au livre des Tharaud. Peut-être, dans le dernier chapitre, lorsque Dingley écrit son article, La paille dans Tacier, le fléchissement de son impériaUsme est-il insufiisamment amené et expliqué. Critique presque négligeable en somme, mais, pour en formuler de plus importantes, il faudrait, je crois, se placer au point de vue de l'esthétique russe ou anglaise et admettre que la complexité et la profusion sont des valeurs Uttéraires indispensables.
Camille Vettard.
��CONTRE THOMAS HARDY.
Il peut-être intéressant de savoir que Goethe n'entendait rien à Beethoven, ou même que Théophile Gautier traitait Racine de "paltoquet"; mais qui donc est M. Philippe Millet qui, dans le Temps, croit vertement ramener à la raison les admirateurs de Thomas Hardy. " Quelques jolies descriptions, dit-il, quelques scènes bien menées, voilà tout ce qui surnage dans la mémoire après la lecture de ses nombreux romans. Aucun de ses personnages ne vous suit à travers la \ne. Leurs noms mêmes s'évanouissent bientôt dans la brume. Ces romans noirs et vides, etc.." De quel œil distrait ou de quel cœur sec faut-il avoir lu le Major de Casierbridge ou ^ude VObscur, pour ne pas rester hanté par telle scène pathétique et remué par tel des plus forts accents qu'ait inspirés la détresse humaine ?
M. Millet essaie de pallier d'arguments honorables la suffisance
�� �