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624 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

apporta sans doute aux écrivains de la génération qui nous précéda leurs émotions les plus fortes ; les dirons-nous mau- vais Français parce que cette année d'angoisse n'a pas su leur inspirer leurs meilleurs poèmes ? C'est un malheur que de naître avec une âme tendre et mélancolique, dans un siècle où l'on a besoin d'hommes rudes. Mais faut-il mépriser le violon parce qu'il ne peut s'unir à la trompette et soutenir l'enthousiasme des armées en marche ?

Et qui peut savoir si cette courtoisie et cette préciosité ne s'emploient pas précisément à cacher une sensibilité plus meurtrie, plus souffrante qu'on ne veut le croire ?

Plus penser que dire Me convient souvent, Sans monstrer comment N'a quoi mon cœur tire.

F oignant de soubzrire Quant suis tresdolent, Plus penser que dire Me convient souvent

Et toussant, soupire Pour secrètement Musser mon tourment. C'est privé martire. Plus penser que dire.

J. S.

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LA GUERRE DE FRANCE ET LE PREMIER SIÈGE DE PARIS (Cahiers de la Quinzaine).

Le cahier des Milliet consacré à la guerre du Mexique nous avait apporté des documents du plus grand intérêt sur l'atti- tude de Bazaine avant 70. Quant au volume La Guerre de France et le premier Siège de Paris, il est émouvant d'un bout à l'autre. Ce n'est pas une histoire de la guerre ; c'est le journal d'une famille pendant la guerre, c'est ce qu'une famille a vu, la part qu'elle a prise aux événements, le contre-coup qu'elle

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