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Page:NRF 6.djvu/689

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d'aDDIS-ABEBA a DJIBOUTI 683

rétrier : autour des chevilles, elle porte de légers bracelets d'argent qui tintent et soulignent la délicatesse des attaches d'un ton havane-clair. — Longue descente par un chemin large, presque excellent, si uni qu'on y roulerait en voiture, et que des arbustes aux belles om- belles violettes bordent des deux côtés. Entre leurs bouquets, on aperçoit une plaine broussailleuse où des mimosas de toutes parts, arrondissent leurs parasols pen- chés. Innombrables nids accrochés aux branches. Les uns balancent au bout d'une tresse de paille leur grosse boule renflée, percée d'un trou noir ; d'autres sont faits de deux bourses accolées, suspendues dans le vide, l'oiseau entre par celle-ci, sort par la seconde : en approchant, je distingue parfois au seuil une petite tête inquiète et qui me regarde. A gauche, dans une éclaircie, apparaît au bout de la plaine, la faille de Baltchi. L'abrupte falaise que, depuis ce matin, nous longeons à distance, est fendue de haut en bas par une gorge étroite, toute noire dans la muraille bleuâtre qui, un instant interrompue, reprend, mais a perdu son aplomb, se mouvementé, dégénère en fouillis rocheux. C'est à l'extrême bord de cette cassure que serpente et s'élève la route du Mindjar : je reconnais de loin les blocs croûtants, les éboulis, où l'an dernier, à l'aller, j'ai passé. Nous lui tournons le dos, coupons à droite par un plateau faiblement incliné où alternent la brousse et de maigres cultures disputées aux ronces. Gros mamelon tout pelé que nous grimpons ensuite : un inter- minable village en occupe le sommet. Pendant cinq minutes, nous marchons à l'ombre que font les haies de plantes sans feuilles. Quelques genévriers aussi et des eucalyptus. Au faîte des toucoules luisent les grosses

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