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PROLOGUE 7^3

VIOLAINE. — Et certes vous avez montré que vous m'aimiez.

PIERRE DE CRAON. — Est-ce ma faute si le fruit tient à la branche ?

Et quel est celui qui aime qui ne veut avoir tout de ce qu'il aime ?

VIOLAINE. — Et c'est pourquoi vous avez essayé de me détruire ?

PIERRE DE CRAON. — L'homme outragé aussi a ses ténèbres comme la femme.

VIOLAINE. — En quoi vous ai-je manqué ?

PIERRE DE CRAON. — O image de la Beauté éternelle, tu n'es pas à moi !

VIOLAINE. — Je ne suis pas une image ! Ce n'est pas une manière de dire les choses !

PIERRE DE CRAON. — Un autre prend en vous ce qui était à moi.

VIOLAINE. — Il reste l'image.

PIERRE DE CRAON. — Un autre me prend Violaine et me laisse cette chair atteinte et cet esprit dévoré I

VIOLAINE. — Soyez un homme, Pierre 1

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