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NOTES 795

mis toute sa bonne volonté, toute son intelligence à accomplir ce qu'Etienne Fériaud reprochait à sa femme de ne tenter même pas. Pour quel salaire ? Avec quelle dérision Germaine pourrait dire à son mari, en lui désignant en exemple le ménage Tellier : " Lorsqu'une femme a perdu ce qu'il y avait d'absolu dans l'amour d'un homme, est-ce que tout n'est pas stérile et oiseux qu'elle tente pour le recouvrer ?... Ah ! que même dans le meilleur dessein, et par les plus beaux moyens, et avec l'intelligence la mieux en éveil, ah ! que l'obstination passionnée des femmes est vaine contre le cœur fuyard des hommes ! " Et Vjimoureusey plus résignée en somme dans sa passion que ne l'est V Associée dans ses calculs, aura connu au moins, avec l'oubli qui apporte la volupté, quelques moments de bonheur.

Pourtant, la supériorité définitive de Geneviève, je la vois en ceci : qu'elle supportera le désabusement, qu'elle saura se désespérer avec sagesse et se faire, tardivement, de sa grave mélancolie une raison de vivre. L'amertume de ses expériences a préparé sa solitude et la dignité de sa vieillesse. Elle va devenir une compagne au " cœur modeste ", dont la sérénité n'est point faite d'ignorance mais de résignation... C'est ce que suggère Lucien Muhlfeld aux dernières pages de ce livre, le plus beau qu'il ait écrit.

J.C.

�� ��LES CENT UN PROPOS D'ALAIN (3* série. Edition de la Dépêche de Rouen).

En attendant l'étude approfondie que M. Michel Amauld doit écrire sur M. Chartier, il nous paraît de toute justice de ne pas tarder à signaler l'apparition de la 3* série des Pr(tpos d'Alain. Nous pourrions reprendre à cette place les propres phrases que M. Michel Arnauld lui-même écrivait naguère au sujet des Cahiers de M. Charles Péguy : "Nous avons beaucoup de critiques à qui la rareté des chefs d'œuvre laisse bien quelque

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