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Page:NRF 7.djvu/1012

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I006 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

à battre. Juliette marchait en avant avec François, Gallois suivait avec sa femme.

— Vous avez donc été travailler aujourd'hui ? deman- da-t-il à Frébault. Ils n'entretenaient guère de relations, Frébault n'allant jamais au café et ne s'occupant guère de politique. Mais dans ces petites villes où tout le monde se connaît, on ne peut pas, à moins d'être ensemble " à cou- teaux tirés, " passer les uns à côté des autres sans se dire de ces phrases qui équivalent à un "Bonjour," "Bonsoir."

— Oh ! nous, répondit M"'" Frébault, prenant la parole à la place de son homme, nous ne nous reposons que le dimanche, en allant à la messe.

Elle exagérait. Frébault n'allait à la messe, comme beaucoup d'hommes, que pour les quatre grandes fêtes de l'année. Mais elle pensa :

— Attrape toujours ça ! C'est une fameuse pierre dans ton jardin, toi qui ne mets jamais les pieds à l'église et qui es toujours fourré dans les cafés.

Cependant le Louis s'était rapproché de Juliette, François ne s'étant pas arrêté. Il la voyait, dans l'ombre, tout animée, toute rose ; il allait peut-être lui parler quand sa mère lui dit, les lèvres pincées :

— Eh bien, qu'est-ce que tu fais là ? Vas-tu te dépê- cher de venir ?

Ils se séparèrent.

— Elle a peur que tu le débauches ! dit Gallois à Juliette.

Elle n'ignorait point qu'il rencontrât Juliette dans les rues, ni même que, de temps à autre, il lui parlât, comme ça, une minute, en passant. Cela ne tirait pas à consé- quence ; ils se connaissaient depuis l'âge de cinq ans, et.

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