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JULIETTE LA JOLIE IOO7

bien qu'elle le tînt serré, elle ne pouvait tout de même pas le museler. Mais elle commençait à soupçonner quel- que chose. N'avait-il pas, hier soir, un rendez-vous avec elle ? Car cette Juliette était capable de tout.

De nouveau, à huit heures, on entendit les cloches et le canon. Frébault se hâta de manger, puis, ce qui ne lui était jamais arrivé, il fît un brin de toilette, vers huit heures et demie du soir, s'habilla, . .

— Tu sors donc ce soir ? lui dit sa femme stupéfaite.

— Oui... Oui... Allons, Louis, tu viens avec moi?

��IX

��Le lendemain matin, comme après les batailles où l'on a brûlé beaucoup de poudre, le ciel était tout couvert. Le petit canon pouvait être fier. Mais, décidé- ment, on avait eu une bonne idée de rentrer le blé, la veille. Comme elle balayait devant sa maison, elle vit passer cette bonne M™* Durand qui allait non point ra- masser de l'herbe pour ses lapins, mais cueillir du persil dont elle avait besoin pour une omelette. C'était aujour- d'hui vendredi, jour maigre.

— Qu'est-ce qui est arrivé l'autre soir. M""' Frébault, demanda-t-elle, que vous avez giflé votre Louis, à ce qu'il paraît ?

— Mais imaginez-vous. Madame, que, malgré ma défense, il était parti à la retraite aux flambeaux !

— Tout seul ? demanda M™* Durand.

— Ma foi, oui, je pense. En tout cas, quand je l'ai trouvé, il était tout seul. Avec qui voulez-vous qu'il y soit allé ? Mais je l'ai ramené tambour battant, je vous le jure !

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