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Page:NRF 7.djvu/1021

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JULIETTE LA JOLIE IOI5

ses deux chiens couchés à ses pieds, mais où Cougny, depuis la fin d'Août, n'avait plus reparu.

Le Louis aussi se demandait où et comment revoir Juliette. Si sa mère, après la scène, ne l'avait pas muselé, c'est que les muselières ne sont faites que pour les chiens ; elle ne l'en surveillait qu'avec plus d'âpreté. Il sortait de l'étude à six heures précises : il fallait qu'à six heures cinq il fût à la maison. Le Dimanche elle le menait à la messe, sans plus faire de détour. N'était-elle pas une honnête femme? N'avait-elle pas le droit de passer, tête haute, devant la maison des Gallois ? Il se disait :

— Je vais peut-être apercevoir Juliette r

Son cœur battait très fort. Mais non : elle devait éviter, maintenant, de se tenir sur le pas de la porte. Frébault ne disait plus rien. Ce n'était pas dans son caractère de s'emporter longtemps.

Pendant des mois il fut comme un corps sans âme, disait Thévenot, le second clerc. Perrin, le principal, un gros homme, et grand, d'une quarantaine d'années ne l'appelait plus que Roméo. Perrin avait une certaine érudition littéraire. Thévenot, marié, travaillait pour lui-même, pour sa femme et pour leurs trois enfants. Ils ne mangeaient pas de la viande tous les jours, et M™*^ Thé- venot ne revenait pas du marché, comme M™' Gallois, avec une paire de poulets presque tous les Jeudis. Mais cela n'empêchait point Thévenot de rire, à l'étude, et d'aller prendre son apéritif tout comme un autre quand il en avait envie.

Il n'y a rien que l'on ne finisse par savoir, et, avec ^me Durand, ce n'était jamais long. Maintenant toute la ville était au courant. On regardait le Louis comme pour

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