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loi 8 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

qui est un des plus beaux que nous ayons à Paris. Il n'était pas ennemi de la gaudriole, lui non plus : cela devait tenir de famille; il regrettait d'avoir vieilli.

Cougny fit sa confession. Veuf, il s'ennuyait. Paris ne manquait pas de distractions, mais il était trop tard main- tenant pour qu'il pût s'habituer à y vivre, et ses rentes ne lui auraient pas suffi. Il ne voulait s'en retourner que marié : il avait apporté avec lui tous ses papiers. Le Lexandre avait conservé quelques relations du temps où, représentant en quincaillerie et aimant la noce, il battait le pavé de Paris, pendant le jour, et, la nuit, s'attardait dans tous les endroits où l'on s'amuse. Il connaissait des familles avec filles à marier. Mais, ou bien elles ne plurent pas à Cougny qui, dans sa hâte, n'était pourtant pas difficile, ou, surtout, ce fut lui qu'elles trouvèrent trop vieux : il avait beau se tenir droit, avoir des rentes. A la fin, il le mena chez M""^ Papillon.

Elle habitait, à un troisième étage de la rue Vieille-du- Temple, un logement étroit dont les deux fenêtres don- naient sur une cour sombre. Elle se refusait à ouvrir sa porte avant certaines heures parce qu'elle paraissait plus jeune l'après-midi que le matin au saut du lit ; mais, qu'elle le voulût ou non, elle allait bel et bien sur ses cinquante ans. Elle s'occupait du ménage, de la cuisine, et sortait souvent l'après-midi pour se distraire, tandis que sa fille Marcelle travaillait dans la couture, quelque part, jamais on ne savait au juste à quel endroit : Paris est grand. De toute évidence elles étaient pauvres. Le loge- ment étroit suffisait amplement à contenir leurs quelques meubles.

Quand il vit " la petite ", comme l'appelait M*"^ Papillon,

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