LES POÈMES 107 1
Puis des cithares, des musiques. Puis des anges éblouissants...
��Et enfin aux portes du Rêve La Vierge Marie apparut Montrant a la clarté nouvelle Un enfant aux traits inconnus.
Mais que mon àme a reconnu...
Voilà qui vaut moins par l'inattendu ou le ciselé des détails, que par la netteté, la continuité de la ligne, la longue tenue de l'extase et de l'émotion. M. Pierre Nothomb a écrit des pièces plus amples, mais celles-ci par leur modestie même nous émeuvent plus gravement.
O Vierge blanche qui priez. Au milieu des tulipes claires Ecoutez, la claire prière Du pauvre enfant que tous aimez..
On dirait qu'un reflet du paradis de Fra Beato Angelico toucha ce livre. Il n'est point parfait ; il semble qu'il ne devait point l'être, pour garder toute sa candeur. Il n'est pas non plus à recommencer et le poète sans doute, devra-t-11 redescendre bientôt sur terre. Mais telle élégie pathétique écrite en libres souples vers {Sur la Mort d^une Jeune Fille) nous découvre le chemin terrestre — et céleste encore — où son talent déjà rare et certain achèvera de mûrir.
Le lyrisme chrétien connaît un renouveau singulier. A vrai dire, il est presque seul à faire contrepoids aujourd'hui à la poésie whitmaniennc. Ne fût-il représenté que par un Claudel et un Jammes, il vaut que nous l'étudions. Je pense avoir bientôt l'occasion d'y revenir.
Henri Ghéon.
�� �